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Caractéristiques de la famille des Brassicacées

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Anciennement appelée Crucifères, la famille des Brassicacées est l’une des familles botaniques les plus faciles à reconnaître pour les débutants. Le temps investi pour mémoriser les caractéristiques des plantes de cette famille est rapidement récompensé. La plupart des espèces en faisant partie sont en effet comestibles. Vous consommez déjà leurs cousines cultivées sans le savoir : le brocoli, le chou de Bruxelles, le chou fleur, la roquette, le navet, mais aussi le colza ou la moutarde…

Je présenterai les caractéristiques de façon la plus exhaustive possible. Vous pourrez très bien vous en sortir en retenant l’essentiel mais je préfère être suffisamment précis pour celles et ceux qui veulent aller plus loin. Tout est difficile avant d’être simple. N’hésitez pas à lire et à relire les définitions des termes auxquels vous n’êtes pas habitués. Ils sont surlignés en vert.

Présentation de la famille des Brassicacées

La famille des Brassicacées regroupe en moyenne 55 genres et plus de 200 espèces en Europe tempérée. Elles ont conquis une grande variété d’habitats, mais elles sont particulièrement répandues dans les milieux rudéraux, où elles prospèrent avec une robustesse surprenante. Que ce soit au bord des chemins, dans les friches urbaines ou à proximité des maisons, les Brassicacées se distinguent par leur capacité à coloniser et à s’épanouir dans des environnements modifiés par l’Homme.

Reconnaître les plantes de la famille des Brassicacées

Utilisez vos sens

Votre meilleur allié est certainement votre nez lorsqu’il s’agit d’identifier les membres de la famille des Brassicacées. Lorsque l’on froisse des parties de ces plantes, une odeur distinctive de choux ou de moutarde s’en dégage. Cette signature olfactive est le résultat de la présence d’hétérosides soufrés, notamment les glucosinolates, qui confèrent à ces plantes leur caractéristique parfumée et leurs propriétés particulières.

Cependant, une exception notable à cette règle est l’alliaire officinale (Alliaria petiolata), une plante de la famille des Brassicacées dont l’odeur rappelle étonnamment celle de l’ail. Cette variation dans le bouquet aromatique offre une nuance intéressante au paysage olfactif de la famille et des espèces qui la composent.

Les feuilles

Les feuilles sont alternes et dépourvues de stipules. Elles peuvent être simples, plus ou moins découpées ou composées-pennées et sont parfois disposées en rosettes. Il arrive que la forme des feuilles basales et caulinaires diffère comme vous le verrez plus loin.

Les fleurs des Brassicacées

Les fleurs sont généralement de couleur jaune ou blanche, mais aussi et de façon plus rare violet ou rose. Elles sont regroupées en grappe. On observe ainsi simultanément les fleurs et les fruits, ce qui peut faciliter leur identification.

Il y a des exceptions, par exemple, chez le brocoli sauvage (Lepidium draba), les inflorescences sont des panicules. Il s’agit de grappes de grappes.

Les fleurs sont actinomorphes et comportent 4 pétales libres et 4 sépales libres disposés en croix. Les sépales sont disposés au niveau de chaque espèce séparant les pétales. Petite exception ici puisque les fleurs des Ibéris sont zygomorphes.

Elles ont 6 étamines dont 2 plus petites. Cette disposition caractéristique ne se rencontre dans aucune autre famille botanique, ce qui facilite là encore l’identification d’une Brassicacée. Il y a toutefois encore une exception : la cardamine hérissée (Cardamine hirsuta) n’a que 4 étamines.

L’ovaire est supère.

Les fruits des Brassicacées

Chez les Brassicacées, le fruit est souvent une silique, par exemple chez l’alliaire (Alliaria petiolata). Parfois, comme chez la bourse à pasteur (Capsella bursa-pastoris), il s’agit d’une silicule. Ce sont des fruits secs déhiscents.

Le nombre de graines est souvent très important. Par exemple, un pied de moutarde des champs (Sinapis arvensis) produit en moyenne jusqu’à 25 000 graines.

Les Brassicacées comestibles les plus répandues

Tout se mange chez les Brassicacées, des fleurs aux feuilles, en passant par les tiges ou la racine. Je vais vous présenter brièvement quelques espèces que l’on trouve fréquemment.

L’alliaire officinale (Alliaria petiolata)

L’alliaire officinale est une plante bisannuelle qui dégage une délicieuse odeur d’ail au froissement. Les feuilles basales ont un long pétiole et sont plutôt arrondies crénelées tandis que les feuilles caulinaires sont triangulaires et dentées.

L’alliaire pousse jusqu’à environ 1 000 mètres d’altitude en France et en Europe. Elle apprécie les lieux frais et ombragés à l’instar des sous-bois. Vous pouvez en faire un délicieux pesto.. ou un merveilleux beurre à l’alliaire.

Le cresson des fontaines (Nasturtium officinale)

Une délicieuse plante vivace poussant dans les eaux peu profondes. Cette brassicacée pousse partout en France et en Europe. Elle était autrefois utilisée comme antiscorbutique grâce à sa richesse en vitamine C. Il faut impérativement la faire cuire (au moins 1 minute à 100 degrés) s’il y a des ruminants en amont pour éviter d’être infesté par la douve du foie. En cas de doute, faites-la toujours cuire.

Les cardamines

Ce sont des plantes communes partout en France bien qu’elles soient assez rares sur le pourtour méditerranéen. Elles sont aussi appelées “cressonnettes”, du fait de leur saveur piquante proche de celle du cresson. J’en ajoute personnellement en condiment dans mes salades.

Le brocoli sauvage (Lepidium draba)

Le brocoli sauvage fait aussi partie de la famille des Brassicacées, au même titre que les choux. C’est une plante vivace pouvant mesurer jusqu’à 50 cm de haut. On la trouve généralement jusqu’à en moyenne 1 200 mètres d’altitude en France.

Je peux aussi citer la bourse-à-pasteur (Capsella bursa-pastoris) ou la roquette sauvage (Diplotaxis tenuifolia).

Les propriétés médicinales des Brassicacées

Pour le système respiratoire

Les glucosinolates, des composés bioactifs présents dans les plantes de la famille des Brassicacées, jouent un rôle crucial dans les bienfaits de ces plantes sur la santé respiratoire. Ces substances sont notamment reconnues pour leurs propriétés expectorantes et mucolytiques, facilitant ainsi l’élimination des sécrétions bronchiques en les fluidifiant. Leur efficacité dans le traitement des inflammations respiratoires est souvent exploitée sous forme de sirops. La texture visqueuse de ces préparations contribue à apaiser l’inflammation et assure un contact prolongé avec les muqueuses irritées, renforçant l’action des glucosinolates.

Les Brassicacées sont utilisées pour traiter diverses affections respiratoires telles que les bronchites légères, les inflammations de la gorge et du pharynx, y compris la laryngite et la trachéite, ainsi que pour soulager l’enrouement et la perte de voix. Parmi les plantes de cette famille qui peuvent être utilisées à ces fins, on trouve l’alliaire (Alliaria petiolata) et le sisymbre (Sisymbrium officinale), également connu sous le nom de vélar ou herbe aux chantres, ce qui souligne son utilité pour préserver la voix, notamment chez les chanteurs religieux.

Des propriétés anticancéreuses

Les glucosinolates présents ont montré en laboratoire des propriétés anticancéreuses. Ces composés se décomposent en isothiocyanates et indoles, qui sont associés à la réduction de l’inflammation et à la diminution du risque de cancer. Les isothiocyanates comme le sulforaphane, le benzyl isothiocyanate et le phényléthyl isothiocyanate ont en effet démontré des effets protecteurs contre divers types de cancers. Ces substances agissent en influençant divers processus cellulaires, tels que l’apoptose et la suppression de la croissance tumorale. C’est la raison pour laquelle il est recommandé d’intégrer des plantes de la famille des Brassicacées dans son alimentation pour bénéficier de ces effets préventifs.

En usage externe

Les isothiocyanates ont un effet irritant qui peut être utilisé localement pour provoquer une rougeur temporaire en dilatant les vaisseaux sanguins, créant ainsi un effet rubéfiant. Les substances rubéfiantes peuvent soulager les douleurs musculaires ou articulaires en chauffant la zone ou apaiser les démangeaisons, comme celles causées par des piqûres d’insectes.

Pour la petite histoire, le chou est traditionnellement utilisé en cataplasme pour soulager les rhumatismes et d’autres douleurs articulaires. Cette pratique est soutenue par des recherches ethnobotaniques qui mettent en lumière les bienfaits empiriques de ces remèdes à base de plantes.

Toxicité

Si ces plantes sont bénéfiques pour la santé, elles peuvent poser des problèmes si elles sont consommées en trop grande quantité. C’est d’ailleurs le cas de la plupart des légumes de cette famille. Comme toujours et comme le disait Paracelse : “Tout est poison, rien n’est poison c’est la dose qui fait le poison.”

Irritant si consommées en grande quantité

Les isothiocyanates sont connus pour leur effet irritant sur les muqueuses. L’isothiocyanate d’allyle, en particulier, est le principal irritant chimique du raifort, stimulant les récepteurs chimiques sur les cellules de la muqueuse, ce qui explique la sensation de brûlure caractéristique ressentie dans le nez lors de la consommation de ces aliments. 

Il est conseillé de limiter la consommation d’aliments riches en isothiocyanates, surtout pour les personnes ayant un système digestif ou urinaire fragile ou déjà irrité. La consommation excessive de ces composés peut en effet irriter la muqueuse gastro-intestinale, entraînant des douleurs abdominales, des ballonnements et des flatulences. 

En cas de problème de thyroïde

Les isothiocyanates, présents dans les plantes de la famille Brassicacées , peuvent interférer avec le fonctionnement de la glande thyroïde en fixant l’iode et en favorisant son élimination.

L’iode est un élément essentiel pour la synthèse des hormones thyroïdiennes, et une carence en iode peut entraîner une production insuffisante de thyroxine, ce qui peut provoquer une hypertrophie de la thyroïde ou d’autres dysfonctionnements. 

L’histoire du goitre est étroitement liée à la consommation de plantes de la famille des choux, notamment dans les régions montagneuses. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, des chroniqueurs suisses ont décrit en détail les cas de crétins et de personnes atteintes de goitre dans les vallées suisses, associant ces conditions à des sentiments négatifs et des croyances erronées. Des voyageurs étrangers visitant les Alpes ont également rapporté des observations similaires.

Jean-Baptiste Boussingault a été l’un des premiers à proposer la distribution de sel iodé aux habitants des montagnes pour prévenir le goitre. Cette initiative visait à pallier la carence en iode, un élément crucial pour le bon fonctionnement de la glande thyroïde. Les glucosinolates présents dans les choux peuvent interférer avec l’absorption de l’iode par la thyroïde, contribuant ainsi au développement du goitre en cas de consommation excessive et prolongée de ces légumes.

En d’autres termes, une consommation modérée et équilibrée est recommandée pour éviter toute perturbation du fonctionnement de la glande thyroïde.

Les Brassicacées toxiques

La majorité des plantes appartenant à la famille des brassicacées sont considérées comme comestibles. Cependant, il convient de noter qu’il existe des exceptions, telles que le vélar fausse giroflée (Erysimum cheiranthoides) ou la giroflée (Erysimum cheiri). Ces plantes contiennent en effet des hétérosides qui, lors de leur dégradation, libèrent une molécule appelée strophantidine. Cette substance peut entraîner des troubles cardiaques, et bien qu’elle ait été utilisée autrefois comme cardiotonique similaire à la digitaline, la dose nécessaire pour obtenir ces effets doit être précisément contrôlée. En cas d’erreur de dosage, les effets toxiques de la strophantidine peuvent l’emporter sur ses bienfaits thérapeutiques.

Le vélar fausse giroflée est une espèce rare et protégée. Quant à la giroflée, aussi appelée giroflée des murailles, elle pousse sur les murs et dans les rocailles. Plusieurs variétés sont cultivées en plante ornementale. Cet article publié sur Tela Botanica vous aidera à la reconnaître.

Risques de confusion

N’oubliez jamais la règle essentielle en cueillette : ne jamais cueillir et consommer une plante que l’on n’a pas identifiée avec certitude à 100%.

Par exemple, la chélidoine (Chelidonium majus) dispose de 4 pétales en croix et ses fruits pourraient vous faire penser à une silique. Pourtant, cette plante fait partie de la famille des Papavéracées et n’est pas comestible. À l’instar des autres plantes de cette famille, elle libère un suc lorsqu’on la casse et ne dégage pas l’odeur caractéristique des Brassicacées. De plus, elle dispose de nombreuses étamines contrairement aux fleurs des Brassicacées qui en ont que 6.

En utilisant vos sens, vous ne pouvez pas vous tromper.

Les caractéristiques à retenir pour reconnaître une plante de la famille des Brassicacées

  • Feuilles alternes
  • Odeur caractéristique rappelant le chou ou la moutarde
  • Fleurs actinomorphes à 4 pétales libres
  • 6 étamines (4 longues et 2 courtes)

J’ai créé un calendrier de cueillette sauvage permettant de cueillir les bonnes parties des plantes au bon moment. De nombreuses plantes faisant partie des Brassicacées y figurent. N’hésitez pas à y jeter un oeil !

Illustration d'un calendrier de cueillette de plantes sauvages comestibles

Réponses aux questions les plus posées concernant la famille des Brassicacées

Pourquoi la famille des Brassicacées était-elle appelée Crucifères ?

Les quatre pétales sont disposés en croix, raison pour laquelle cette famille était appelée Crucifères (du latin crucem ferre, porter une croix). Vous retrouverez cet ancien nom dans les anciens ouvrages de botanique.

Est-ce que l’on souvent manger des plantes faisant partie de la famille des Brassicacées ?

Les plantes de cette famille contiennent des glucosinolates qui irritent les muqueuses. Leur concentration diffère selon les espèces. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas en abuser au risque d’irriter les muqueuses. Adaptez votre consommation à votre sensibilité et à votre ressenti.

Est-ce que je peux faire sécher les plantes de la famille des Brassicacées ?

S’il est effectivement possible de faire sécher les plantes de la famille des Brassicacées à l’instar des feuilles des tilleuls ou des orties, vous perdrez néanmoins une grande partie de la saveur de ces plantes. Il vaut mieux les utiliser fraîches.

Comment reconnaître rapidement une plante de la famille des Brassicacées ?

En observant ces caractéristiques :
– Feuilles alternes
– Odeur caractéristique rappelant le chou ou la moutarde
– Fleurs actinomorphes à 4 pétales libres
– 6 étamines (4 longues et 2 courtes)

Références utilisées pour la rédaction de cet article

– Lüder R. (2019). Les bases de la botanique de terrain. Delachaux & Niestlé, Paris, 848 p. Consulter ici.
– Fragnière Y., Ruch N., Kozlowski E., Kozlowski G. (2020). Connaissances botaniques de base en un coup d’oeil. Ulmer, Paris, 320 p. Consulter ici.
– Jouy A., De Foucault B. (2019). Dictionnaire illustré de botanique. Biotope. Mèze, 472 p. Consulter ici.
– Couplan F. (2017). Le régal végétal – Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles. 2017e éd. Vol. 1. Sang de la Terre, Paris, 528 p.
– https://tisane-et-jardin.com/expectorant/
– http://e-biblio.univ-mosta.dz/bitstream/handle/123456789/21966/memoire%20F.pdf?isAllowed=y&sequence=1
– https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8777706/
– https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6278308/
– https://unclineberger.org/nutrition/cruciferous-vegetables-and-cancer-whats-the-link/
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– https://www.julienvenesson.fr/comment-optimiser-les-effets-anticancer-du-brocoli/
– https://www.wikiphyto.org/wiki/Capucine
– https://www.geo.fr/environnement/quand-les-plantes-nous-soignent-soulager-les-douleurs-chroniques-en-sinspirant-du-chou-212630
– https://fr.wikipedia.org/wiki/Isothiocyanate_d%27allyle
– https://www.herbiolys.fr/fr/blog/237_remedes-naturels-pour-soulager-les-troubles-digestifs-causes-par-les-crudites.html
– https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9967346/
– https://www.plantes-et-sante.fr/articles/aliments-sains/2000-mille-et-une-raisons-de-savourer-les-choux
– https://www.e-periodica.ch/cntmng?pid=hda-001%3A2008%3A13%3A%3A129
– https://www.therascience.com/fr_fr/nos-actifs/plantes-et-champignons/erysimum

Yvann Robinet
Yvann Robinethttps://bosquetsauvage.com
Je souhaite transmettre mes connaissances relatives aux plantes, partager mon intérêt pour l'autonomie et le développement de soi, promouvoir la connexion entre l'humanité et le monde naturel, remettre au goût du jour les mythes, les contes et les traditions anciennes. Actuellement élève de deuxième année au Collège Pratique d'Ethnobotanique (créé par François Couplan), je proposerai prochainement des activités sur le terrain dans le massif des Ardennes. Je vous en parle bientôt...

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