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Les origines païennes des fêtes chrétiennes

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Saviez-vous que les fêtes chrétiennes avaient des origines païennes ? C’est une évidence qui est souvent oubliée, notamment par les personnalités politiques. Lorsque j’entends l’un d’eux dire que la France a des racines chrétiennes, ça me fait doucement rire. C’est aller un peu vite en besogne. Inutile de remonter jusqu’à l’homme de pierre pour se rendre compte que les racines de la France sont avant tout païennes.

Les premiers habitants de la France étaient des Celtes qui pratiquaient une forme de polythéisme. Plus tard, les Romains ont conquis la Gaule et ont introduit leur propre religion, le polythéisme romain. Les religions païennes ont continué à être pratiquées en France jusqu’à l’arrivée du christianisme au IVe siècle. Le christianisme a été introduit en France par les missionnaires romains. Ces derniers ont commencé à prêcher l’évangile dans la région de Marseille vers la fin du IIe siècle. Même si le contexte de l’évangélisation des Gaules est difficile à appréhender, on estime que le christianisme a progressivement gagné du terrain pour devenir à la fin du IVe siècle la religion dominante en France. Cependant, les religions païennes n’ont pas disparu complètement. Les pratiques païennes ont continué à être pratiquées parallèlement et ont été tolérées par l’Église catholique jusqu’à la fin du XIXe siècle.

C’est dans ce contexte de christianisation que les fêtes chrétiennes ont supplanté les fêtes païennes. Ces dernières étaient fortement liées à la nature, aux cycles naturels et aux travaux dans les champs.

Pourquoi est-ce important ?

Plus vraiment personne ne remet en cause le bienfondé de l’Église et de ses fêtes aujourd’hui. Alors, pourquoi s’embêter ? Pourtant, nous pourrions très bien considérer que nos origines ont été dévoyées. Pour d’autres, il s’agit d’un progrès à accepter. C’est une question de point de vue.

Je crois que la connaissance de l’histoire permet de mieux appréhender le présent et l’avenir. Le présent dans lequel nous vivons est lié à notre passé et la recherche des origines est, je le crois, une quête importante dans le parcours de vie de l’individu.

Pâques : ses origines païennes

Pâques est une fête d'origine païenne

La fête de Pâques, bien que centrale dans le christianisme pour célébrer la résurrection de Jésus Christ, possède des racines qui s’étendent bien au-delà des traditions chrétiennes. Les origines païennes de Pâques sont liées à la célébration du printemps, symbolisant le retour de la lumière, de la chaleur et la renaissance de la nature après l’hiver. Les païens croyaient en un dieu de la nature dont la naissance et la mort annuelles se reflétaient dans le cycle des plantes et des saisons.

Les Celtes célébraient une fête autour du 21 mars, connue sous le nom d’Alban Eiler. Elle marquait l’équilibre entre le jour et la nuit avec la promesse d’une lumière grandissante. Cette fête était associée à la renaissance et à l’espoir, alors symbolisée par l’œuf. C’est un motif qui a été intégré dans la tradition des œufs de Pâques. La fête d’Ostara est quant à elle célébrée dans les traditions nordiques. Elle est également liée à cette symbolique de renaissance. Pour la petite histoire, “Easter” en anglais et “Ostern” en allemand désignent Pâques.

Noël fait partie des fêtes païennes

Noel est une fête d'origine païenne

Les origines païennes de Noël sont ancrées dans les célébrations du solstice d’hiver, un moment où les jours commencent à s’allonger, signalant le retour de la lumière et un renouveau de la vie. Cette période était marquée par des festivités chez plusieurs peuples anciens, y compris les Romains avec la fête de Saturnales et le culte de Mithra, dont la naissance était célébrée le 25 décembre. Les pratiques telles que l’illumination des maisons avec des bougies et des lanternes, qui préfigurent les décorations lumineuses de Noël modernes, trouvent leurs origines dans ces anciennes célébrations visant à éloigner l’obscurité hivernale. Les Celtes dédiaient l’épicéa au jour de renaissance du soleil au solstice d’hiver. C’est la raison pour laquelle le sapin de Noël a une place si importante aujourd’hui.

Les origines païennes de la Chandeleur

La crêpe de la chandeleur représente le soleil

La Chandeleur est célébrée le 2 février. Elle est associée à la présentation de Jésus au Temple et à la purification de la Vierge Marie. Ses origines remontent pourtant à des célébrations païennes et celtes qui marquaient le milieu de l’hiver et le renouveau. Les Celtes célébraient Imbolc le 1er février, une fête religieuse en l’honneur de la déesse Brigit. Cette célébration symbolisait le début du printemps et la purification après l’hiver. Elle était marquée par des parades de flambeaux, reflétant le retour de la lumière et la préparation des terres pour les nouvelles semailles. De même, dans la Rome antique, les Lupercales, célébrées mi-février, étaient des fêtes de fertilité et de purification.

Quelques mots sur les crêpes

La tradition de manger des crêpes à la Chandeleur trouve ses racines dans la symbolique du soleil et de la lumière. Les crêpes, rondes et dorées, étaient censées représenter le soleil. L’astre qui marque la victoire de la lumière sur l’obscurité, un thème commun aux célébrations païennes, celtes et chrétiennes. Cette tradition était également un moyen pratique de consommer le blé de l’année précédente. On pouvait ainsi commencer la nouvelle saison agricole…

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Les origines païennes de la Toussaint

La Toussaint est à l'origine une fête païenne

La fête celtique de Samhain, qui se déroulait du 31 octobre au 1er, est souvent citée comme l’une des influences préchrétiennes de la Toussaint.

À l’origine fêtée le 13 mai, la Toussaint a été fixée au 1er novembre en 835 par le pape Grégoire IV. Ce dernier cherchait à remplacer les célébrations païennes qui avaient lieu la veille.

Samhain marquait la fin de l’été et le début de la nouvelle année pour les Celtes. C’était un moment où le voile entre le monde des vivants et celui des morts était considéré comme particulièrement fin. Les esprits pouvaient ainsi passer d’un monde à l’autre. Lorsque les Irlandais émigrèrent en masse aux États-Unis au milieu du XIXe siècle, ils apportèrent leurs légendes et traditions. Samhain évolua alors pour devenir Halloween, une fête qui est célébrée la veille de la Toussaint. Cette fête a été importée aux États-Unis par les immigrés irlandais et a évolué pour inclure des éléments tels que les citrouilles découpées, qui font référence à un conte irlandais sur un personnage nommé Jack.

L’épiphanie

La galette des rois provient d'une tradition païenne.

L’Épiphanie, célébrée le 6 janvier ou le premier dimanche suivant le 1er janvier, est une fête chrétienne qui commémore la présentation de Jésus aux Rois Mages. Cependant, cette fête trouve également ses racines dans des traditions païennes et celtes antérieures à la christianisation. Les Saturnales romaines, par exemple, étaient une fête en l’honneur du dieu Saturne. Les esclaves pouvaient devenir “roi” ou “reine” pour une journée.

Pour désigner le roi de la fête, ils procédaient à un tirage au sort au moyen d’une légumineuse : une fève. Il s’agit de la première graine comestible qui pousse au printemps. Selon d’autres sources, une fève était placée dans un gâteau rond et celui qui tombait sur elle devenait roi d’un jour et pouvait donner des gages aux autres. La galette des Rois trouve son origine dans ces fêtes païennes et a été christianisée au IIIe siècle lorsque l’Église a choisi cette date pour célébrer l’adoration des Rois mages pour l’Enfant Jésus.

L’assomption : les origines païennes de cette fête chrétienne

L’Assomption, célébrée le 15 août, est une fête chrétienne marquant la montée au ciel de la Vierge Marie. Cette célébration trouve cependant des échos dans des traditions et cérémonies païennes antérieures, notamment celles liées à la fertilité et aux cycles de la vie et de la mort, qui ont été intégrées et transformées au fil du temps par le christianisme.

En effet, l’histoire de l’Assomption révèle des parallèles avec des cérémonies païennes. Je pense notamment aux mystères d’Éleusis. Ce sont des rituels célébrés dans la Grèce antique en l’honneur de Déméter et Perséphone, déesses de la fertilité et de l’agriculture. Ces mystères comportaient des éléments de mort, de renaissance et d’immortalité, thèmes qui trouvent un écho dans la célébration de l’Assomption de Marie. La tradition monastique imposait par ailleurs un jeûne avant le 15 août, rappelant celui pratiqué avant l’initiation aux mystères d’Éleusis. La figure de Marie, dans son association avec la fertilité et la vie, rappelle celle de Déméter, pleurant la perte de sa fille descendue aux Enfers.

Les fêtes païennes, en conclusion

Cette intégration des traditions païennes dans le calendrier chrétien visait à faciliter la transition des populations vers le christianisme. Les nouvelles significations se sont superposées aux anciennes célébrations, avant de complètement les supplanter. Ce processus a été félicité par le choix de dates proches des célébrations païennes. Ces fêtes ont évolué au fil du temps à mesure que les cultures se rencontraient et se mélangeaient. Ces racines païennes liées à des célébrations de la nature, des saisons et des cycles de la vie, qui ont été réinterprétées dans un contexte chrétien.


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Yvann Robinet
Yvann Robinethttps://bosquetsauvage.com
Je souhaite transmettre mes connaissances relatives aux plantes, partager mon intérêt pour l'autonomie et le développement de soi, promouvoir la connexion entre l'humanité et le monde naturel, remettre au goût du jour les mythes, les contes et les traditions anciennes. Actuellement élève de deuxième année au Collège Pratique d'Ethnobotanique (créé par François Couplan), je proposerai prochainement des activités sur le terrain dans le massif des Ardennes. Je vous en parle bientôt...

Le saviez-vous ?

L'ail des ours était utilisé par les Celtes en tant que plante purifiante. Elle était considérée comme une plante magique du fait de son odeur puissante. Portée par une femme enceinte, la plante protégeait l'enfant à venir.

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