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Les baies toxiques à connaître

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Si connaître les plantes sauvages comestibles est important, apprendre à reconnaître quelques baies toxiques l’est tout autant. Certaines d’entre elles sont mortelles à très faible dose. En cas de doute, ne consommez jamais une plante ou une baie.
Vous pourrez télécharger gratuitement à la fin de l’article une carte mentale récapitulative.


Baies toxiques : les symptômes de l’intoxication  

Les différents symptômes provoqués par l’ingestion d’une plante ou d’une baie toxique sont nombreux :  problèmes gastro-intestinaux, vomissements, convulsions, nausées, difficultés respiratoires. Ils peuvent apparaitre directement ou bien plus tardivement.

Si vous en avez la possibilité, appelez le centre antipoison le plus proche. Ils sont disponibles 24h/24 et 7j/7 :
En France
En Belgique
En Suisse
Au Québec

Carte mentale recensant les baies toxiques à connaître.
Carte mentale récapitulative à télécharger gratuitement à la fin de cet article.

La plupart des plantes mortelles étant vomitives, vous n’aurez dans la plupart des cas pas besoin de vous forcer à vomir. En prévention, emportez du charbon végétal activé ou de l’argile. Il est possible de mélanger les deux. 1g de poudre par kilogramme de votre poids est généralement recommandé en cas d’empoisonnement. L’argile la plus efficace est vendue en pharmacie sous le nom d’Actapulgite. Pour une prise répétée après avoir ingéré une baie toxique, privilégiez l’argile blanche, la kaolite. La zéolite, minéral proche de l’argile, est aussi efficace. En pleine nature, vous avez la possibilité de créer du charbon grâce à votre feu de camp. Il suffira de le réduire en poudre et de l’avaler avec de l’eau. Dans ce cas, faites attention à l’origine du bois : pas de bois toxique à l’instar de l’If ou du laurier rose.  

Si vous n’avez ni charbon ni argile, mangez de la terre (sans les cailloux). Sachez que l’argile ou le charbon en grande quantité sont déconseillés en cas de mégacôlon ou d’antécédent d’occlusion intestinale.


Les baies toxiques à connaître

L’arum tacheté (Arum maculatum)

Les baies colorées de cette plante vivace attirent souvent les enfants. Leur goût, au premier abord agréable, est trompeur. Aussi appelées « raisins de serpent », ces baies contiennent des cristaux d’oxalate de calcium, un hétéroside cyanogénétique et un alcaloïde. Leur saveur irritante prend plusieurs secondes à se manifester une fois mâchées, mais dissuade généralement d’en manger à nouveau. Ingérer les baies de l’arum tachetée crée des inflammations et des oedèmes des muqueuses buccales pouvant mener à l’asphyxie. Toute la plante est toxique, mais ses tubercules ont été consommés à plusieurs reprises en période de disette. Il faut néanmoins les éplucher et les faire cuire dans plusieurs eaux pour éliminer les composés toxiques. L’arum tachetée peut aussi être utilisé en cataplasme pour soigner les verrues, les panaris et les cors.


L’if commun (Taxus baccata)

Tout est toxique dans cet arbre sauf la partie rouge qui entoure la graine et qu’on appelle « l’arille ». La graine, le bois ou les aiguilles sont mortels. Des cas de suicides sont régulièrement rapportés suite à leur ingestion, directement dans la nature ou après une décoction. L’arille est souvent récoltée par les connaisseurs qui apprécient sa saveur. Si vous voulez en consommer, il est possible de mettre l’arille directement dans sa bouche et manger la partie rouge. Il est très difficile de l’extraire à la main. Vous devez ensuite absolument recracher la graine, sans la croquer ou la mâcher. 4 à 5 d’entre elles sont suffisantes pour tuer un adulte. En cas de doute sur l’identification de l’arbre, froissez quelques épines entre tes doigts : s’il n’y a aucune odeur de résineux, il s’agit de l’If.

Pour la petite histoire, son bois est connu pour être imputrescible, très stable tout en étant suffisamment flexible et robuste. Il a été utilisé pour la confection d’arbalètes, de lances et d’arcs longs anglais.


La bourdaine (Frangula alnus)

Les baies toxiques de la bourdaine.
Catalin Gruia (cc-by-sa)

Les baies de cet arbrisseau contiennent des Alcaloïdes toxiques qui peuvent provoquer des hallucinations et des vomissements. Son écorce séchée est parfois utilisée pour ses vertus purgatives et laxatives. Elle est aussi utile en cataplasme comme antiparasitaire ou pour soulager les hémorroïdes ou les dartres. 
Son bois était autrefois brulé pour créer une poudre qui, associée au salpêtre ou au soufre, servait au XIXe siècle à confectionner la poudre noire des armes à feu.


Le sureau hièble (Sambucus ebulus)

Les baies noires de ce sureau sont légèrement toxiques et provoquent des nausées et des vomissements. Elles seraient moins toxiques une fois cuites, mais il est préférable d’utiliser les baies du sureau noir (Sambucus nigra) pour tes préparations culinaires. Les feuilles des sureaux hièble ou noir, bien que non comestibles, sont très utiles pour repousser les pucerons, cochenilles ou les punaises. Tu peux faire du purin répulsif en faisant macérer 1 kilo de feuilles pour 10 litres d’eau.



Baies toxiques de l’actée en épi (Actaea spicata)

Ses baies noires sont toxiques voire mortelles si consommées en grande quantité. La présence d’un alcaloïde provoque de graves troubles digestifs et cardio-vasculaires. Ils ont un goût désagréable, ce qui limite néanmoins le risque d’en ingérer beaucoup. L’ingestion de 5 à 6 baies chez l’adulte provoque une irritation de la bouche (ulcérations, oedèmes), ainsi que des vomissements et des diarrhées parfois sanglantes. À partir de 10 baies, l’adulte souffre de tachycardie, des maux de tête et décède suite à une défaillance du système cardio-vasculaire.  La racine de la plante est utilisée en homéopathie pour soulager les rhumatismes et l’arthrite. En application locale, elle traite les parasitoses (gale, poux).


Fusain d’Europe (Euonymus europaeus)

Toute la plante est très toxique. Ingérer 3 à 4 fruits entraîne une forte irritation du système digestif accompagnée de vomissements, de spasmes, de diarrhées sanglantes, de fièvre et de troubles respiratoires. Les symptômes sont retardés et apparaissent généralement 8 à 15 heures après la prise.  À haute dose, la plante est mortelle.  Le bois de cette plante était autrefois utilisé pour confectionner des crayons charbonneux (fusains) pour le dessin.


Calla des marais (Calla palustris)

Ses baies rassemblées en épis sont mortelles à partir de 15 baies : troubles cardiaques, hypothermie, convulsion, coma puis décès. Ingérer quelques baies entraîne néanmoins de sérieuses complications : vomissements, diarrhées sanglantes, soif, hypersalivation, œdème des lèvres et de la langue…

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Morelle noire (Solanum nigrum)

Cette plante fait partie de la même famille que les pommes de terre ou les tomates, les Solanacées. La plante est pourtant toxique (il existe toutefois beaucoup de sous-espèces consommées dans certains pays.) Les baies vertes sont plus toxiques que les baies noires (arrivées à maturité). Les effets de l’intoxication apparaissent quelques heures après leur ingestion : nausées, douleurs abdominales, diarrhées, tremblements et vomissements.


Morelle douce-amère (Solanum Dulcamara)

Les effets de l’intoxication sont aussi retardés et apparaissent généralement 3 à 19 heures après l’ingestion. Consommées en faible quantité,  les baies de la morelle douce-amère provoquent une irritation de la bouche, du système digestif et des reins. À plus forte dose : des diarrhées sanglantes pouvant durer entre 3 et 6 jours, des vomissements et des douleurs abdominales. Une ingestion en très grande quantité provoque une congestion du visage, des bourdonnements d’oreilles, des malaises, le coma suivi du décès.
 


Les baies toxiques de la parisette (Paris Quadrifolia)

Aussi appelée « étrangle-loup », cette plante est entièrement toxique. Ses baies noires sont très dangereuses. L’intoxication est grave à partir de 3 baies ingérées : douleurs abdominales, hypersalivation, diarrhées, vomissements, troubles neurologiques, de la vue et du rythme cardiaque.


Sceau de salomon odorant (Polygonatum odoratum)

Ses baies certes sucrées n’ont pas une saveur agréable. Consommées en petite quantité, elles provoquent des nausées, des douleurs abdominales ou des diarrhées. Dès 15 baies : bradycardie, angoisse, maux de tête. La plante a été utilisée en application externe pour soigner les panaris.


Chèvrefeuille des haies (Lonicera Xylosteum)

En faible quantité, les baies du chèvrefeuille des haies sont considérées comme vomitives. Une consommation de plus de 30 baies provoque après 15 minutes des sueurs, vertiges, photophobie, des convulsions, de fortes douleurs abdominales, des problèmes respiratoires des diarrhées et des vomissements.


Les baies toxiques du muguet (Convallaria Majalis)

Le muguet est une plante entièrement toxique.
Dieter Wagner (cc-by-sa)

Facilement identifié par tous lorsqu’il est en fleur, de nombreux cas d’intoxication au muguet sont rapportés chaque année. C’est en effet l’une des plantes les plus toxiques, malgré l’odeur enivrante de ses fleurs.  L’ingestion de quelques baies engendre une hypersalivation, des maux de tête, des douleurs abdominales et des diarrhées. Entre 3 et 5 baies, des troubles cardiaques apparaissent, suivis de convulsions, du coma et du décès.

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Vous pouvez télécharger 4 cartes mentales : les arbres comestibles ; les baies toxiques ; l'ail des ours ; l'herbe à curry.

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Et vous, quelles baies avez-vous déjà rencontrées lors de vos promenades ? 😊

Yvann Robinet
Yvann Robinethttps://bosquetsauvage.com
Je souhaite transmettre mes connaissances relatives aux plantes, partager mon intérêt pour l'autonomie et le développement de soi, promouvoir la connexion entre l'humanité et le monde naturel, remettre au goût du jour les mythes, les contes et les traditions anciennes. Actuellement élève de deuxième année au Collège Pratique d'Ethnobotanique (créé par François Couplan), je proposerai prochainement des activités sur le terrain dans le massif des Ardennes. Je vous en parle bientôt...

Le saviez-vous ?

L'ail des ours était utilisé par les Celtes en tant que plante purifiante. Elle était considérée comme une plante magique du fait de son odeur puissante. Portée par une femme enceinte, la plante protégeait l'enfant à venir.

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