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Les plantes comme alternative au papier toilette

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Vous avez cliqué sur cet article ? Cela témoigne d’un esprit aventureux. Vous verriez la tête de mes proches quand je leur dis qu’il est possible d’utiliser les plantes comme alternative au papier toilette… C’est difficile pour eux d’imaginer quitter le confort de leur rouleau de triples épaisseurs… Vous avez donc toute mon admiration.

Après un bref historique des méthodes autrefois utilisées pour s’essuyer, nous verrons ensemble les raisons pour lesquelles l’on devrait utiliser les feuilles des plantes pour faire de même. Je présenterai enfin les principales plantes à utiliser et à éviter.

Qu’utilisait-on avant l’utilisation du papier toilette ?

Nos ancêtres ont utilisé différentes méthodes pour s’essuyer après avoir fait leurs besoins. Ces dernières varient à travers les cultures et les époques.

Pendant l’Antiquité, les Romains utilisaient des bâtons avec une extrémité recouverte d’un bout de tissu, connus sous le nom de xylospongium. Les plus riches remplaçaient l’éponge par de la laine. Les Grecs de l’Antiquité se servaient de pessoi (cailloux) ou d’ostraca, des morceaux de poterie en céramique aux bords arrondis. Les Grecs écrivaient parfois le nom de leurs ennemis sur ces morceaux de poterie qu’ils utilisaient pour s’essuyer…

Au Moyen Âge, il était courant d’utiliser de la paille ou des feuilles de marronnier. On a commencé à utiliser du papier ainsi que des bouts de tissus pendant la Renaissance. Le bidet a ensuite été utilisé, ainsi que les vieux journaux et tracts…

Les plantes comme alternative au papier toilette
Un livre passionnant que je vous recommande, si le sujet vous intéresse…

Dans certaines régions de l’Afrique du Nord, de l’Asie et du Moyen-Orient, il était habituel de s’essuyer avec une main, puis de se nettoyer avec de l’eau. Comme le rappelle Kathleen Mayer dans l’ouvrage Comment chier dans les bois : « La coutume qui consiste à ne manger qu’avec la main droite n’y est pas née d’une vision divine particulière, mais d’une hygiène bien comprise : c’est la main gauche qui essuie.« 

Les premiers colons nord-américains utilisaient des épis de maïs, tandis que les marins avaient recours à un tow-rag, un long bout de corde effilochée qui pendait dans l’eau.

Pourquoi utiliser les feuilles des plantes comme papier toilette ?

Pourquoi s’aventurer à faire autrement, alors que s’essuyer les fesses avec du papier toilette est si confortable ? Dans quels buts changer nos habitudes ? Cela dépend du contexte et des motivations de chacun.

Gain de place dans un sac de randonnée

Nous emportons souvent trop de choses en randonnée ou en bivouac sauvage. Se passer de papier toilette permet de gagner de la place et de voyager plus léger. Pour information, la cueillette de plantes sauvages permet d’alléger grandement le poids du sac. N’hésitez pas à jeter un oeil aux articles dédiés aux plantes.

Pour l’écologie et le porte-monnaie

On coupe de nombreux arbres pour produire du papier toilette et l’on utilise environ 160 litres d’eau par rouleau pour le produire. L‘eau étant une ressource qui devient de plus en plus rare, cela fait sens. Il ne faut pas non plus oublier le transport du papier toilette, depuis sa production jusqu’à sa distribution et qui génère des émissions de gaz à effet de serre.

Pour gagner en autonomie et résilience…

Utiliser une alternative au papier toilette pour éviter ce genre de situation.
Vous vous souvenez ? Crédit photo : vice.com

Utiliser les plantes pour les utiliser comme papier toilette permet d’accroître son autonomie et sa résilience face à des situations de pénurie ou de crise, comme celles observées lors de la pandémie de COVID-19. Vous vous souvenez de ces personnes qui remplissaient leur caddie de papier toilette ? Ça m’avait marqué parce que je n’avais même pas pensé à en acheter. Ça me semblait tellement peu indispensable… Et ce n’est pas parce que j’utilisais les feuilles des plantes, mais bel et bien parce qu’il est facile de s’adapter sans papier.

Bref, vous l’aurez compris, en cultivant ou en récoltant localement des plantes pour leur usage comme papier toilette, on fait un geste pour l’écologie et pour soi-même.

Les plantes pour remplacer le papier toilette

Je vais à présent vous présenter ma sélection de plantes à utiliser comme alternative au papier toilette. Mais j’ai quelques mots à dire avant…

N’oublions pas de respecter la nature

Faisons toujours l’effort de cueillir ce dont nous avons réellement besoin et jamais sur une même plante. Il est préférable de glaner ici ou là quelques feuilles plutôt que de dépouiller une même plante. Elle peut avoir beaucoup de difficultés à survivre. Le même conseil s’applique pour la cueillette de plantes sauvages. Comme vous le constaterez, la plupart des plantes utiles pour se nettoyer sont aussi des plantes comestibles ou médicinales. Faisons donc collectivement preuve de bon sens.

Les feuilles de la grande bardane (Arctium lappa)

La grande bardane est une plante reconnue pour ses grandes feuilles, qui sont douces et suffisamment résistantes pour se nettoyer. Ses feuilles présentent une texture veloutée, ce qui les rend confortables à l’usage et moins irritantes pour la peau que du papier toilette. C’est par ailleurs une plante comestible et médicinale, si jamais vous la rencontrez en abondance…

Les feuilles du marronnier (Aesculus hippocastanum)

On ne réinvente pas la roue. Souvent utilisées au Moyen-Age, les feuilles du marronnier ont des caractéristiques qui, on peut le dire, sont adaptées à cet usage. Leur taille et leur forme généreuse offrent une surface suffisante pour assurer une hygiène adéquate lors de leur utilisation. Ensuite, leur texture légèrement rugueuse permet de nettoyer efficacement sans irriter la peau, contrairement à certains papiers toilette (vous avez déjà essayé le papier à disposition dans les trains ?..). J’aime me dire qu’utiliser des feuilles de marronnier s’inscrit dans une tradition ancestrale qui remonte à des siècles. Cela témoigne finalement d’une connexion avec la nature qui mérite d’être redécouverte et valorisée.

Les feuilles du bouillon blanc (Verbascum thapsus)

La texture douce et duveteuse des feuilles du bouillon blanc (aussi appelé molène bouillon blanc) en fait une excellente alternative au papier toilette. Aux États-Unis, cette plante est appelée le « Cowboy’s Toilet Paper » (le papier toilette de cowboy). C’est aussi une plante médicinale. Au Moyen-Age, la hampe florale était utilisée comme torche. Toutes les molènes peuvent être utilisées comme alternative au papier toilette. Plutôt sympa, non ?

Les feuilles du grand plantain (Plantago major)

Ce n’est pas une plante que j’utiliserais de prime à bord pour me nettoyer, mais elle peut dépanner si besoin... Les vieilles feuilles du grand plantain sont parfois suffisamment grandes et épaisses pour être utilisées comme papier toilette. Vous pourriez aussi essayer avec les grandes feuilles d’autres plantains, mais c’est certainement moins pratique. Si cela vous intéresse, j’ai rédigé un article complet sur les plantains, à lire ici.

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Les plantes comme alternative au papier toilette : les autres possibilités

Les auteurs Jean-Marc Lord et André Pelletier recommandent l’utilisation de l’écorce de bouleau dans leur très bon ouvrage Le guide de vie et survie en forêt. Je n’ai pas encore essayé, mais ma foi, pourquoi pas ! J’utilise personnellement les douces feuilles de la digitale (Digitalis purpurea). C’est une plante toxique et à ce titre, je ne vous recommande pas de l’utiliser. En effet, consommer 120 grammes de feuilles suffisent pour tuer un adulte. Utiliser ses feuilles pour s’essuyer ne semble pas risqué, mais si vous souffrez d’hémorroïdes, François Couplan conseille d’éviter. On ne sait jamais.

Les plantes comme alternative au papier toilette à ne jamais utiliser

Si vous avez vraiment besoin de vous essuyer et que vous avez peur de vous tromper, utilisez les feuilles des arbres. Elles seront plus petites et pas forcément très douces mais vous ne prendrez aucun risque. En effet, certaines plantes ont des propriétés irritantes, toxiques ou allergènes. Parmi celles à ne pas utiliser comme papier hygiénique, on trouve notamment la clématite des haies (Clematis vitalba).

Bien que les feuilles de cette liane puissent avoir une apparence inoffensive, elles contiennent des composés irritants pour la peau et les muqueuses. Le contact avec les feuilles ou la sève de la clématite peut provoquer des dermatites de contact chez certaines personnes, caractérisées par des rougeurs, des démangeaisons et des éruptions cutanées.

Au Moyen-Age, elle était utilisée par les mendiants qui se frictionnaient la peau avec elle. Elle provoquait des exanthèmes et ulcères et permettait aux mendiants de susciter de la pitié.

Je peux aussi citer les euphorbes qui peuvent causer de graves irritations cutanées ou les berces photosensibilisantes. La forme des feuilles ne devrait cependant pas vous inciter à les utiliser pour vous nettoyer…

Dans tous les cas, utilisez votre bon sens et en cas d’erreur, vous vous en souviendrez ! Cela dit, faites preuve de prudence si vous êtes sujet aux allergies. Même une plante inoffensive pourrait vous causer du tort...

Les plantes comme alternative au papier toilette

Téléchargez 4 cartes mentales

Vous pouvez télécharger 4 cartes mentales : les arbres comestibles ; les baies toxiques ; l’ail des ours ; l’herbe à curry.

Il sera possible de les imprimer et les emporter sur le terrain ou les consulter régulièrement pour ancrer ces nouvelles informations. Vous recevrez également les prochaines ressources publiées concernant les plantes sauvages.

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Yvann Robinet
Yvann Robinethttps://bosquetsauvage.com
Je souhaite transmettre mes connaissances relatives aux plantes, partager mon intérêt pour l'autonomie et le développement de soi, promouvoir la connexion entre l'humanité et le monde naturel, remettre au goût du jour les mythes, les contes et les traditions anciennes. Actuellement élève de troisième année au Collège Pratique d'Ethnobotanique (créé par François Couplan), je proposerai prochainement des activités sur le terrain dans le massif des Ardennes. Je vous en parle bientôt...

Le saviez-vous ?

En Irlande, on avait l’habitude de consulter les esprits du lieu avant de construire sa maison. Quatre bâtons ou quatre tas de pierres étaient installés la veille au soir. S’ils étaient intacts le lendemain matin, la construction pouvait débuter. Dans le cas contraire, il fallait choisir un autre emplacement.

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